Haute-Nendaz, autrefois, vivait aisée et heureuse grâce à la prospérité qu’apportait la culture de ses champs fertiles. Les paysans pratiquaient l’aumône, répartissant auprès des pauvres les fruits de la terre. Lucifer, jaloux, supportait mal ce pays qui ne fournissait plus à ses enfers son lot d’âmes trépassées. Il se proposa, le fourbe, de frapper les braves gens en faisant rouler sur leurs champs les pierres qui faisaient un rocher sur les flancs de Tracouet.
Ses diablats, en rangs serrés, se mirent à l’œuvre néfaste en rugissant d’efforts autant que de colère. Ce qui alerta les villageois. Ceux-ci firent alors sonner à toute volée la « Metsotta », la cloche de la chapelle Saint-Michel, appelant à l’aide le Saint patron du village. Les voix cristallines de la cloche dérangèrent nos diablats et les désorganisèrent.
- Tirez ! commandaient ceux qui poussaient.
- Poussez! ceux qui tiraient.
On s’éreintait, on s’essoufflait. Les pierres n’avançaient plus. On les abandonna, en tas, sur un replat au milieu de la forêt de sapins. Elles devinrent pierrier « Lapey de Dzerjonne ». Saint-Michel avait vaincu Lucifer et ses cohortes !